25/05/2012
Gabon: BIENVENUE CHEZ LES " FANGS " DU NORD
Comme experts et « célèbres » Fangs du Gabon, « Jeune Afrique » (n° 2680 du 20 mai 2012) n’en a trouvé que dans le Woleu-Ntem pour réaliser son grand dossier sur le pays Fang. Un dossier qui, finalement, n’a fait que révéler la pensée profonde d’AMO sur son peuple : les seuls Fangs, vrais et authentiques, sont ceux du Woleu-Ntem.
Dans son dernier scoop sur le Gabon, l’ex « intelligent », « Jeune Afrique » a eu l’extrême « intelligence » et la délicate « indépendance » de consacrer sa Une au royaume des « Fangs ». Avec la perspicacité qui le caractérise, l’empereur Ben Yahmed circonscrit ce royaume des « Fangs » à la Guinée-Equatoriale, au Cameroun et, naturellement, au Gabon.
Presque du « Tintin au Congo » quand on sait qu’il y a aussi les « Fangs » au pays de Sassou, à Soa-Tomé et Principe. Mais ce sont des détails qu’on ne peut pas maîtriser lorsqu’on trace des frontières depuis un bureau parisien et sous la dictée d’un grabataire venu d’Azanie.
Mais il est clair que l’objectif n’était pas de donner au lecteur une information scientifiquement juste et précise sur les Fangs. Pour l’inoxydable Ben Yahmed, il fallait tout juste donner un coup de main à son vieux pote AMO et étancher un règlement de compte financier.
Pour le reste, l’objectif était de démontrer qu’au Gabon, les seuls « Fangs » qui sont « célèbres », « intelligents » comme le fut « Jeune Afrique », beaux et intellectuels, sont uniquement du Woleu-Ntem.
A preuve, comme « intellectuels » qui avaient le bagage de confier, en tant qu’experts, leur avis au reporter de « Jeune Afrique », on note : Firmin Nguema Obame, « chef d’une entreprise » inconnue du Registre commercial du Gabon ; Jean-Christophe Owono Nguema, un ancien postier.
Comme experts, il est évident que Ben Yahmed ne pouvait trouver mieux parmi les « Fangs » de l’Estuaire, de l’Ogooué-Ivindo, du Moyen-Ogooué ou de l’Ogooué-Maritime. En dehors des savants éclairages de ces deux experts, « Jeune Afrique » a pensé aussi à présenter ceux qu’il pense être les « Fangs célèbres ». Au Gabon, la liste est exhaustive : Pierre-Emerick Aubameyang, Marc Ona Essangui et André Mba Obame.
Il n’y a pas un seul Fang de l’Estuaire, du Moyen-Ogooué et de l’Ogooué-Ivindo célèbre. Qui trouver ailleurs ?
Casimir Oyé Mba, premier gouverneur de la BEAC et pourtant membre de l’opposition ? Non ! Il est de l’Estuaire, pas du Woleu- Ntem. C’est donc un illustre inconnu.
Hilarion Nguema, seul Gabonais à avoir reçu le Marakach d’Or avec son titre « Sida » classé document scientifique par l’OMS ? Non plus ! Il est de l’Estuaire pas du Woleu Ntem. Ce n’est donc qu’un niais qui ne saurait faire partie des célébrités du pays Fang.
Monseigneur Jean-Pierre Ellelaghe Nzé, principal bâtisseur du projet académique de l’Université catholique de Yaoundé et réalisateur du Grand Séminaire Saint Augustin de Libreville ? N’en parlez pas ! Il est du Moyen-Ogooué et non du Woleu-Ntem. Il est par conséquent juste et bon qu’il soit classé personnage insignifiant.
L’Abbé Noël Ngwa Nguema, seul journaliste Gabonais à avoir obtenu, avec notre confrère « Misamu », un prix international ? Bouclez-là ! Il est du Moyen- Ogooué et non du Woleu Ntem. Il ne vaut donc rien du tout.
Et que dire de Jacques Edane Nkwélé, le premier ingénieur en télécom du Gabon ? Dégagez ! Il est de l’Ogooué Ivindo et non du Woleu-Ntem. Il n’est donc pas question qu’il soit considéré comme un vrai Fang.
En réalité, la mécanique intellectuelle du commanditaire de cet article, qui n’est autre qu’André Mba Obame, a tellement transpiré dans cette affaire qu’elle a fini par libérer ce côté nauséeux qui fonde son action politique : le tribalisme le plus primaire.
Celui qui prend pour essence idéologique la province et guide sa démarche par la haine et la chosification de l’autre. Cet autre qui est présenté comme étant un sous-homme. Et dans l’entendement de tous ceux qui partagent, avec Mba Obame et Marc Ona, cette idéologie néonazie, le sous-homme, au Gabon, c’est l’étranger ou le Bilop.
Mba Obame et Marc Ona ne cessent d’ailleurs de distiller ce venin qui proclame qu’en dehors du Woleu-Ntem, il n’y a pas d’autres « Fangs ». Il n’y a que les Bilops.
Dans l’Estuaire, toute l’intonation péjorative et abaissante qu’ils affublent au distinctif « mekê-me-nkoma », traduit parfaitement l’assimilation qu’ils font de ces « Fangs » aux Bilops. De même, pour eux, c’est-à dire pour Mba Obame et ses adeptes, dans le Moyen-Ogooué, il n’y a guère de Fangs. Là-bas, ce sont les Bilops.
Itou pour l’Ogooué-Ivindo où, avec une condescendance inqualifiable, les Fangs de cette contrée sont carrément appelés les Bakotas. C’est dire toute l’in-considération qu’ils vouent aux Kotas.
Mba Obame et Marc Ona sont des puristes qui ne rêvent que d’épuration. Les seuls Fangs sont les Fangs du Woleu-Ntem. Les seuls Gabonais sont les Fangs du Woleu-Ntem. Le Gabon doit donc être dirigé par ses purs enfants.
Ce qui, pour eux, n’est pas le cas puisque le pays, comme ils le chantent si bien, est entre les mains des Bilops et des « étrangers du Palais ». Il faut donc que la donne change. Porter cette revendication sur la place internationale à travers « Jeune Afrique » était indispensable quand on sait ce qui vient de se passer dans le Nord du Mali. Message reçu 5/5.
Source : LA GRIFFE vendredi 25 mai 2012 [wpsr_socialbts]
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