27/11/2011

Gabon: APRES LE KO DE LA BIOMÉTRIE , MARCO ET AMO ONT SAUTES PIEDS JOINTS DANS LE BÉTON.

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De trois au départ, nous en sommes presque au triple. La saignée est tellement douloureuse qu'à défaut d'arrêter l'hémorragie, les radicaux ont tout simplement décidé d'abandonner la caravane pour aller voir ailleurs. Les traîtres sont partout…

Entre Eyeghe Ndong qui demande pardon, supplie ses supporters de l'accompagner à la pêche le jour du scrutin, et Marc Ona qui joue désormais aux apprentis bétonneurs, il y a comme une communion de stratégie :
celle de l'abandon.

Lorsque ceux qui incarnaient le jusqu'au-boutisme, symbolisaient le front permanent et caractérisaient la première ligne de défense ne parlent plus d'empêcher la tenue du scrutin, n'entonnent plus le célèbre « pas de biométrie, pas d'élection », c'est que le combat est définitivement perdu.

Et pourtant, avant de décider d'aller à la pêche, le Hutu modéré de Nkembo ne manquait pas de pêche dans ses déclarations et actes. Et pourtant, avant d'aller faire sa déclaration d'amour du béton à Glass et Rio, Marc n'avait jamais été – pas une seule fois ! – en manque de propos en métal , quand bien même son raisonnement était construit de briques et de broc.

Maintenant, c'est notre tandem qui vient de déserter le front: qui pour aller embêter les pauvres poissons, qui pour aller mélanger les esprits avec du sable et le ciment. Finalement elle est grande, la famille des déguerpis.

Il y a d'abord ceux qui se sont auto-déguerpis de la biométrie pour se reconvertir dans la pêche et la maçonnerie.

Ensuite, ceux qui ont courageusement pris la tangente et accepter d'aller participer à ce scrutin dont ils avaient pourtant promis, la main sur le coeur, d'empêcher la tenue si jamais Zeus s'entêtait à l'organiser sans la biométrie.

En tout cas, l'animosité et la haine qui les animent aujourd'hui, l'un à l'égard de l'autre, n'ont d'égal que l'amour qui les unissait hier. Comme dirait Marc, « c'est la vie ».

Une « vie » qui a vu cette belle aventure, ce noble combat, qui prenait pourtant, comme l'expliquait presque en larmes Paulette, ses sources dans les contrées libérées d'Afrique du Sud, se liquéfier au fur et mesure que la date du scrutin s'approchait.

Et puis, se produisit ce que Marc, bouillonnant de colère, considère comme étant le baiser de Judas : l'annonce de Mayila, Maganga et Ndaot de participer aux législatives La trahison est vécue comme un coup de Douk-Douk dans le dos

Mais Ona et ses alliés de l'ex- UN ne savent pas que ce n'est que le début d'une véritable bérézina.

A son tour, celui que l'on croyait être un allié sûr et digne de confiance, l'UPG, décidait aussi d'aller au vote.

Et quand viendront s'ajouter l'appui de ce renégat de Bruno Ben Moubamba au Bureau exécutif de l'UPG ainsi que la participation de Richard Moulomba, que l'on présentait fièrement comme un homme qui « a le parler vrai et franc, certes qui peut déranger, mais que l'on voudrait retrouver chez de nombreux hommes politiques » (« Echos du Woleu Ntem »), c'est carrément le cauchemar.

Autour des SPF (sans parti fixe) de l'ancienne Sobraga, il ne restait plus que le RNB et le CDJ. Mais voilà que, contre toute attente et alors que Kombila partage le cafémisère avec eux, on apprend que son parti a présenté des candidats.

C'en est trop ! Et ce ne sont pas les gesticulations du cardiologue qui viendront refroidir les coeurs fragiles des autres. Loin de là ! Et pour cause : tous n'ont pas encore oublié que dans le genre, Kombila est un vrai pro et qu'il n'est pas à son premier coup.

Il en détient d'ailleurs les droits d'auteur puisque c'est lui qui avait inventé la manoeuvre en 1990 lorsqu'il a avait subtilement contourné le boycott de son ancien frère Mba Abessole pour aller se faire élire en clando à Moabi.

Pour ses amis, même s'ils ne le lui disent pas, il est clair que ce qui se passe aujourd'hui dans son parti participe d'une tactique qu'il a inventée et dont il est le seul détenteur du mode d'emploi. Mais la propagande se garde bien de le rappeler.

Pour avoir travaillé et fait chemin avec le Bûcheron, elle sait que les colères de Kombila sont brutales et barbares. Le souvenir de l'intifada de Petit Paris est encore assez frais pour comprendre qu'il vaut mieux ne rien dire pour l'instant.

C'est qu'on le sait capable de se lever tout seul un beau matin et aller lapider les gens à l'ancienne Sobraga.

Si l'on peut comprendre l'évasion, tout en douce, du FAR et sa participation au scrutin, la surprise est venue de l'ex-UN, notamment de la tendance Myboto.

Hormis le rebelle naturel de Moanda, Valentin Léyama, qui a dès le départ refusé de s'embarquer dans l'UN, on vient de découvrir que deux zacharistes pur jus, députés sortants, ont accepté de prendre part au scrutin du 17 décembre.

Il s'agit des braves Luc Mvouamba, de Pana et de Daniel Nkombé Lékambo, de Mbigou. Pour peu que l'on se rappelle bien que ces deux-là étaient les plénipotentiaires de Zac' dans « ça suffit comme ça » et que Myboto ne dit rien depuis que leurs candidatures ont été rendues publiques, là, il faut reconnaître que pour AMO, la situation est devenue extrêmement délicate.

Car, à tout point de vue, l'attitude de Zac' et ses lieutenants montre clairement que la situation a très nettement évolué.

Bref, que l'on est parti de la désertion et que nous sommes bel et bien en plein dans ce qu'il faut appeler la trahison. C'est ici que la prémonition de Marc Ona trouve toute sa révélation : « Vous n'avez encore rien vu ».


Source : La Griffe du vendredi 25 novembre 2011


MICHEL OGANDAGA  
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