25/11/2011

Gabon: La Pseudo société civile KO. QUE MARC ONA ESSANGUI PRENNE SA RETRAITE .

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Les actions de la société civile ou groupes d'intérêt visent fondamentalement deux objectifs : promouvoir et/ou défendre les intérêts de l'association et exercer une action sur les pouvoirs publics en vue d'obtenir des décisions.

Autrement dit, Pour qu'une action physique ait une chance de frapper les autorités politiques, il faut qu'elle soit accompagnée d'une activité de communication.

A l'évidence, la société civile gabonaise, bercée pendant longtemps par des prestidigitateurs sous le règne d'Omar Bongo Ondimba, où elle était associée au début, pendant et à la fin de l'action, semble bien essoufflée après quelques mois de petites manifestations.

Pour bien comprendre le phénomène, il faut dire que les penseurs de la société civile, hier, étaient des membres actifs de la sphère du pouvoir.

Ainsi, lorsqu'il fallait humilier un ministre, un premier ministre, les comploteurs qui se trouvaient à l'intérieur de la sphère politique au pouvoir, faisaient appel à leurs alliés des syndicats – les nébuleuses USAP et CONASYSED – et autres acteurs de la société civile pour enclencher des actions sur le terrain.

Au même moment, ils peaufinaient un autre travail à l'intérieur du système en travaillant au corps Omar Bongo Ondimba, afin que ce dernier accepte soit de sacrifier un premier ministre (Obame Nguema), soit de faire un remaniement gouvernemental afin de ramener la paix civile.

De fait, au cours de ce remaniement gouvernemental, ils profitaient de faire des fiches au Chef afin que certains ministres, jugés ombrageux pour leur stratégie d'entrisme, sortent du gouvernement.

En contre partie, « la société civile », du moins ses membres les plus influents, recevaient des espèces sonnantes et trébuchantes, que les comploteurs exigeaient du Chef de l'Etat afin d'interrompre les mouvements de grève.

Ainsi, l'association société civile et pouvoirs publics fonctionnait dans une certaine duplicité qui avait pour rôle de donner un peu de respiration au système politique.

Le pouvoir s'auto-régulait lui-même. Avec pour bras armé des syndicats et des associations sans consistance propre, mais renforcé par le jeu propre du pouvoir, ces structures, qui ont favorisé les départs de certains ministres, des révocations des membres du gouvernement ont donné longtemps l'illusion, qu'elles étaient une force politique avec laquelle il fallait compter.

Une analyse fine montre qu'il n'en a jamais été ainsi. Elles étaient juste des bras de secours d'un lobby d'entristes qui pensaient avancer leur pion à l'intérieur du système en comptant sur les forces sociales, dont ils savaient pourtant qu'elles n'étaient que des créations politiques agissant pour tel ou tel intérêt.

Et le mariage entre ces Entristes et ces structures sociales a duré longtemps, dès lors que les avantages de part et d'autre étaient immenses.

Les uns assuraient aux autres une certaine influence dans le cercle du pouvoir, les autres leur assuraient en retour une survie économique, qui, depuis la conférence nationale, se chiffre à des milliards, que certains ont bien fait de reconvertir dans l'immobilier et les sociétés de transport.

Aussi, lorsque Omar Bongo décède et qu'il faut organiser dans les plus brefs délais une élection présidentielle anticipée, pour le Grand Comploteur, maître des syndicats et des cultes qu'il avait choyé pendant longtemps en attendant ce grand moment, il faut passer à l'action.

Il lance une opération en distillant dans les médias français que la succession du président Bongo sera organisée autour d'Ali Bongo et de Pascaline Bongo. Les médias français exultent: L'Express, France 24 en font les choux gras.

Mais le peuple gabonais reste stoïquement « Zain ». Ce que les grands comploteurs avaient oublié, c'est que dans nos traditions, on vénère les morts. Les palabres, c'est après les enterrements. Pas avant. Ils sont donc obligés d'attendre.

Et dès que la Cour constitutionnelle va constater la vacance du pouvoir et mettre le processus en marche, il est trop tard pour eux. Eux qui comptaient sur les forces sociales et les églises pour imposer un autre ordre politique où ils apparaitraient comme les candidats de l'interposition sont pris de vitesse par leur propre stratégie du pourrissement.

En surfant sur le rejet de la candidature d'Ali Bongo Ondimba en 2009 alors que la dépouille d'Omar Bongo n'était même pas encore rapatriée au pays, ces comploteurs visaient à la disqualification de l'éventuelle candidature d'Ali Bongo Ondimba en cherchant à provoquer une réaction négative du peuple gabonais.

Dommage, ils n'avaient pas su que ces vieilles stratégies, étaient valables à une époque déterminée, et qu'il fallait contextualiser les idées, ce qu'ils ne pouvaient plus faire, vu qu'ils étaient si pressés de prendre le pouvoir, qu'ils croyaient avoir éliminé tous ceux qui avaient les mêmes prétentions qu'eux.

Doublés par la réalité politique qui impose la maîtrise de l'appareil idéologique et un projet de société, les propriétaires de la clé de la fraude furent balayés par leurs propres illusions.

Aussitôt, ils tentèrent de recomposer les vieilles équipes de déstabilisation qui firent des actions de « gloire » contrôlée sous Omar Bongo Ondimba. Ils voulurent ainsi combattre Zeus avec les méthodes expérimentées sous Omar Bongo Ondimba.

Ce qu'ils oubliaient, c'est qu'on avait changé d'époque et que les destins voulaient assurément changer de chevaux.

De fait, à beau communiquer, à beau appeler à la résistance, à beau faire du bruit sur internet, à beau appeler à la grève dans les écoles, A beau traîner des caravanes « ça suffit comme ça », les Gabonais, excédés par des professionnels du ventre et des marionnettes des causes identitaires, ont décidé de ne plus suivre.

Au même moment, ceux qui devaient assurer le relais à l'intérieur du système ne pouvaient plus, parce que totalement découverts. Mieux, on ne donne plus des sacs d'argent à l'Olympe pour calmer les grévistes et autres politiciens en colère contre les cieux.

C'est ainsi que Marc Ona Essangui doit comprendre, avec lucidité, que si le gouvernement avait reculé à construire le barrage sur les chutes de l'ivindo, ce n'était pas dû à son activisme médiatique, mais parce que au sein même du gouvernement, l'idée ne faisait pas l'unanimité.

On a même vu Georgette Koko, risquer son poste de Vice –premier ministre en allant sur le terrain exiger de la société chinoise, l'arrêt des travaux afin que des études d'impact environnemental soient faites.

Elle dû subir un rappel à l'ordre de son premier ministre de l'époque, le Hutu modéré de Nkembo. Mais le mal était déjà fait.

Donc , lorsqu'il lance des actions sur le terrain aujourd'hui, il doit intégrer le fait que sa structure n'a jamais eu une consistance politique au Gabon et une analyse permet d'ailleurs de montrer que son association, depuis sa création, en dehors du prix Goldman reçu, n'a emporté aucune victoire :

Il s'est opposé à la CAN, elle aura lieu.
Il s'est opposé aux échangeurs,
ils sont là.
Il s'est opposé aux élections,
elles auront lieu le 17 décembre.
Il a instrumentalisé l'opposition en exigeant qu'elle ne participe pas à cette élection,
l'opposition sera bien présente aux élections .
Il a exigé la biométrie,
il n' a rien obtenu.
Il s'est opposé à l'opération de destruction des maisons situées en bordures des rues à Libreville,
elle est en cours.
Il a souhaité que « sa » Paulette Oyane et « son » jean Christophe Owono Nguema soient candidats de l'opposition,
il a obtenu une fin de non recevoir.
Il s'est opposé à la dissolution de l'Union Nationale,
l'Union Nationale est dissoute… ect, et la liste est longue de ces nombreux échecs.


Peut être on tentera de comprendre tous ces échecs dans le multi-activisme de l'intéressé, qui se bat contre ciel et terre, de l'économie à la politique en passant par l'environnement, qu'il a déjà oublié depuis belle lurette.

Finalement, son association se bat pour quelle cause. La même mésaventure s'est abattue chez les professionnels de grève à l'Education nationale, qui avaient pris en otage ce secteur, trainant les problèmes en longueur dès lors que leur non résolution pouvait leur permettre d'entrer en grève à tout moment.

Zeus a décidé de régler le problème une bonne fois pour toute.Toutes les primes sont là, chacun a son poste budgétaire et les enseignants ont un plan de carrière.

De fait, il n'y a plus rien à se mettre sous la dent. A beau faire des appels à la grève générale illimité, le siège de la Peyrie ressemble à un désert, les enseignants ayant compris que leurs problèmes, trainés pendant des années ont engraissé certains, sur leurs souffrances.

On a encore en mémoire la bastonnade subie par un des pairs de la CONASYSED en 2008 pour avoir appelé à la reprise des cours à travers une caméra dans le bureau d'un ministre.

Ce qui a irrité ses collègues n'était guère l'appel à la reprise des cours, mais bien ce qui avait conditionné cet appel où leur collègue, introduit tout seul au bureau du Chef de l'Etat Omar Bongo Ondimba, par un ministre, en était ressorti totalement requinqué, pesant très lourd.

C'est chez lui, à domicile, qu'il a subi une bonne correction. Tout comme on n'oubliera pas ce barbu qui ne voulut plus sortir du bureau d'Omar Bongo Ondimba.

Ne voyant pas le sac en question, il dû se contenter de dire au Chef de l'Etat qu'il n'avait plus de voiture. Autrement dit, c'est ceci qui expliquait cela. C'est donc l'absence de voiture qui expliquait la grève.

Bref, la lisibilité de la communication de la société civile souffre d'une véritable traçabilité. Depuis deux ans, des actions sont initiées, à l'emporte pièce sans une stratégie particulière.

Ce qui explique son épuisement physique voire idéologique. Il est peut-être grand temps que ces acteurs sociaux intègrent désormais que depuis 2009, la donne politique a changé au Gabon et qu'il faut changer de fusil d'épaule.


Source : La Griffe du vendredi 25 novembre 2011


MICHEL OGANDAGA  http://michelogandaga.blog.fr/  

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