26/08/2012

Gabon : L'opposition manioc doit rompre avec les "gourous" politiques

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Tous les gabonais qui observent le marigot politique estiment qu’il serait judicieux d’adhérer à la nouvelle donne, celle-ci confine au constat selon lequel l’opposition moutouki a été mise K.O , depuis 2009 , dans un coma profond qui ne dit pas son nom.

Elle doit donc être réactive en sollicitant son potentiel d’adaptabilité si elle veut se refaire une santé . Elle doit par conséquent rompre avec l’ère des « gourous » politiques, ces leaders qui transforment les partis en fonds de commerce, cercles tribalistes ou pis en patrimoine familial.

Coller à la nouvelle donne qui se caractérise par l’avènement d’une nouvelle génération aux commandes avec à sa tête un jeune président, lequel nonobstant sa naissance dans le sérail par un heureux concours de circonstance pour lui, n’en demeure pas moins citoyen jouissant comme tous , de tous les droits notamment celui de présider aux destinées de la nation.

Quitte à lui désormais d’impulser une autre politique, celle dont l’objectif vise à faire du Gabon une nation qui ambitionne de devenir un pays émergent. (...) « Lors de sa chute, l’okoumé entraîne toujours avec lui des arbres de moindre diamètre dans le périmètre immédiat de la trajectoire d’abattage ; ce sont les victimes collatérales » : Cet adage cher aux populations forestières s’est une fois de plus vérifié lors de la disparition de l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba.

En effet, à la suite de ce triste événement puisqu’il s’agit de la mort, les Gabonais ont été surpris de voir apparaître ici et là, une cohorte d’individus crées par baguette magique du démiurge, y compris quelques baroques mus par le seul phantasme d’accéder à la magistrature suprême.

Une meute de profito-situationistes qui pour l’essentiel s’obstinait à nier le principe selon lequel à sa mort, l’enchanteur emporte avec lui sa magie dans l’au-delà, sa disparition sonnant les douze coups de minuit qui consacrent la fin du charme et renvoient les courtisans dans leur environnement initial ; la ménagerie. Adieu veaux, vaches, cochons, brebis et chèvres sans oublier les ministres redevenus chiens.

Dans cette frénésie tragi-comique, perceptible tantôt par un dosage équilibré de glissements pédagogiques, ethnocentristes et de populisme rampant, toute honte bue, on a vu se neutraliser ou même s’éliminer avec passion, comme dans un jeu de massacre, les amis d’hier.

« L’infamie étant soluble dans l’art de la séduction » John Berry Man, poète Américain, dans la même foulée, force est de constater la naissance d’alliances contre nature entre les ennemis d’hier pour lesquels la fin justifie les moyens.

Au-delà de toute analyse, ce qu’il y a de pervers dans ce débat, c’est le fait qu’il soit confisqué quasi exclusivement par des cadres apostats du Parti Démocratique Gabonais ( PDG), hommes et femmes qui dépendent sortir d’une hibernation de quarante années durant lesquelles ils se sont pourtant enrichis à la vitesse de la lumière bon gré malgré jusqu'à faire partie aujourd'hui du cercle très fermé des multimilliardaires du continent africain selon le magasine américain " Forbes ".

Jacques Prévet avait raison lorsqu’il disait : « Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes, car le monde intellectuel ment impunément ».

Cela dit pour une meilleure compréhension de la donne politique actuelle, il est utile d’examiner les arguments mis en avant par la nouvelle opposition moutouki, celle qui dénonce la succession dite héréditaire.

Primo, elle fustige un passage de témoins du père au fils, nonobstant le fait que son chef de file, le gangster 1er , André Mba Obame, revendique à tue-tête sa filiation directe avec feu Omar Bongo Ondimba dont il prétend mordicus être le fils, frère de Ali Bongo Ondimba et dauphin désigné. S’il ne s’agit pas là dans ce cas aussi d’une succession héréditaire, c’est prendre les Gabonais pour des cons.

Secundo, ils prétendent par ailleurs que le président élu n’a pas l’expérience requise pour diriger un état, mais demeurent cependant incapables de définir les pré-requis pour cette fonction pourtant assurée ailleurs par des hommes du même âge.

Tertio, le dernier argument mis en avant soulève simplement la question du partage du miang, l’argument énonce sans pudeur qu’il est inconcevable que le Président Ali Bongo Ondimba gère seul la manne du pays , hallicinant .

Cet argument que bon nombre d’analystes politiques qualifient de pathétique met à nue les véritables intentions des détracteurs, en d’autres termes, la nouvelle opposition est disposée à collaborer à conditions d’avoir une place de choix autour de la table pour le partage du gâteau, comme lors des bacchanales passées, optant ainsi pour un « changement dans la continuité » autrement dit un Gabon mis en coupe réglé.

Fort heureusement, le prosélytisme affiché par les tenants de cette tendance ne fait que de rares néophytes, cela d’autant plus que la fièvre électorale passée, les Gabonais ont de nouveaux les pieds sur terre au point d’être devenus sourds aux appels des sirènes du large . Toutes choses qui dénoncent l’avortement pratiqué par cette opposition sur le débat contradictoire espéré et sensé déterminer la marche du pays. Pour les Gabonais l’hypocrisie a trop durée.

Du côté de l’opposition du ventre , essentiellement représentée par l’Alliance pour le Changement et la Restauration (ACR), le moins que l’on puisse dire, elle surprend par son silence depuis les dernières élections.

Devenue émolliente, elle semble déboussolée, l’Union du Peuple Gabonais (UPG) sa locomotive, premier parti de l’opposition selon les résultats du dernier scrutin, répond aux abonnés absents et semble se débattre dans une alchimie tribaliste également. Les cadres du parti semblent désorientés au point de ne plus savoir à quel saint se vouer.

Cet atermoiement est d’autant plus embarrassant que l’action gouvernementale rencontre l’adhésion du plus grand nombre qui applaudit le train des réformes en cours ; l’assainissement des finances publiques, la réduction de l’équipe gouvernementale, la réduction du train de vie de l’état, le rétablissement de l’ascenseur social par la hausse du salaire minimum, la construction de nouveaux logements et la redynamisation de transports publics entre autre.

Ce constat en dernière analyse pose la question du dilemme de l’ancrage définitif dans une opposition dont le profil nébuleux est à redéfinir, ou de la collaboration franche avec un pouvoir résolument engagé dans la voie de l’application des réformes.

Pour les partisans de la participation, la donne actuelle est non seulement nouvelle mais aussi favorable à la réalisation du programme politique commun. Dans ce contexte, demeurer dans l’opposition serait synonyme soit d’une mauvaise foi avérée ou d’immaturité politique et réduit l’opposition à passer pour de simples rebelles sans cause, adeptes de sophisme en l’absence de raisons objectives de s’opposer.

Par contre les partisans du maintien du statu quo réfutent ces arguments et rappellent les expériences passées des accommodements avec le PDG d’antan et l’enrichissement subséquent entre autre de messieurs Mba Abessolo et Divoungui di Ndingue, ainsi que de Maganga Moussavou respectivement leaders du RPG, de l’ADERE et du PSD suite à la signature du pacte de la majorité. Cette tendance qui se veut intransigeante prétend être en phase avec l’électorat de l’UPG.

Pour sortir de ce langage de sourd, les observateurs avertis estiment qu’il serait judicieux d’adhérer à la nouvelle donne, celle-ci confine au constat selon lequel l’opposition a été mise K.O, dans un coma qui ne dit pas son nom.

Elle doit être réactive et se refaire une santé en sollicitant son potentiel d’adaptabilité. Elle doit par conséquent rompre avec l’ère des « gourous » politiques, ces leaders qui transforment les partis en fonds de commerce, cercles communautaires ou pis en patrimoine familial.

Coller à la nouvelle donne qui se caractérise par l’avènement d’une nouvelle génération aux commandes avec à sa tête un jeune président, lequel nonobstant sa naissance dans le sérail par un heureux concours de circonstance pour lui, n’en demeure pas moins citoyen jouissant comme tous de tous les droits notamment celui de présider aux destinées de la nation. Quitte à lui désormais d’impulser une autre politique, celle dont l’objectif vise à faire du Gabon une nation qui ambitionne de devenir un pays émergent.

Il s’agit ici d’un passage obligé, d’autant plus que le PDG conscient du caractère capital des enjeux, par la volonté de ses militants et par la force des choses est irrémédiablement en train d’opérer sa mue. Pour votre gouverne, il est bon de retenir que les partis politiques comme les autres institutions et les espèces sont régies par une espèce de « darwinisme », qui rappelle que les espèces incapables de s’adapter sont condamnées à disparaître.


MICHEL OGANDAGA



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