28/08/2012

Le dialogue politique n'a jamais été interrompu mais seul le Président Ali Bongo donne le tempo

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Depuis plusieurs mois, l’ensemble de la classe politique veut se parler, mais il n’arrive pas à trouver la formule idoine pour y parvenir. Peu avant le décès de Pierre Mamboundou, des signes d’ouverture étaient perceptibles entre le pouvoir incarné par la Majorité républicaine pour l’émergence et l’Union du peuple gabonais (UPG), un parti d’opposition, crédible et respecté.

Les rencontres entre l’UPG et le PDG (qui est la locomotive de ladite Majorité) tournaient autour des sujets connus de tout le monde : la biométrie, la bonne gouvernance, la transparence électorale, la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite et sauvage, et bien d’autres sujets d’intérêt national. Mais la disparition de ce grand homme politique a tout chamboulé.

Pour revenir à la situation actuelle dans le pays, nous assistons à une sorte de surenchère inexplicable de la part d’une partie de l’opposition constituée par des anciens caciques du Parti démocratique gabonais ; l’autre partie de l’opposition, dite opposition républicaine, compte également son bataillon d’anciens caciques du PDG, mais aussi de quelques nouveaux venus dans le monde politique gabonais et qui se braquent pour l’essentiel sur des aspects purement politiques, liés à la transparence électorale.

Ce qui est normal, de l’avis général car sans des élections transparentes, donc incontestées, nous assisterons toujours à ce jeu de ping-pong entre les vainqueurs désignés et les vaincus échaudés . Certes, l’institution chargée de réguler les processus électoraux au Gabon essaie tant bien que mal de rendre des décisions plus ou moins acceptables par le plus grand nombre.

C’est une lapalissade : dans notre pays, l’opposition n’a pas toujours parlé le même langage. La preuve : quand le ministère de l’Intérieur invite les acteurs politiques à une rencontre publique pour parler des questions de biométrie, une partie de l’opposition tente d’introduire dans le débat la réhabilitation d’un parti politique dissout à cause de ses propres turpitudes !

Une position que ne partage pas forcément l’autre frange de l’opposition qui considère qu’un parti dissout n’existe plus. Et pour afficher leurs divergences, ces oppositions vont jusqu’à créer une commission pour statuer sur la question. Il y a donc nécessité de resituer le débat pour l’extraire du simple jeu de mots et de leurs interprétations : large concertation, conférence nationale souveraine, forum national, dialogue national sans exclusive etc. Des mots qui ne sont que des parades que les uns et les autres trouvent pour éviter de mettre le doigt là où ça fait mal : dialoguer.

Il s’agit d’un dialogue entre Gabonais, issus de formations politiques existantes et fonctionnelles. Il s’agit d’un dialogue entre légalistes, entre républicains, et non pas d’un dialogue avec des vandales et des pyromanes. Faut-il le rappeler ?

Le dialogue est un entretien entre deux ou plusieurs personnes. Au Gabon, nous avons la culture du dialogue et non pas celle de la guérilla urbaine et ce ne sont pas les prétendus opposants qui nous démentiront. D’ailleurs, le slogan du parti au pouvoir n’est-il pas « Dialogue-tolérance- paix » ?

Pendant des années, les pyromanes d’aujourd’hui nous ont ressassé ce slogan. Aux âges qu’ils ont maintenant, ils ne peuvent donc pas convaincre grand monde qu’ils ont tout oublié. C’est pourquoi tous les acteurs politiques sérieux doivent aller à l’essentiel, c’est-à-dire arriver à organiser des élections totalement libres, transparentes et crédibles, gages d’une paix sociale durable. Mais comment parvenir au fameux dialogue ?

C’est le Premier ministre Raymond Ndong Sima qui l’a clairement indiqué : seul le président de la république gabonaise, Ali Bongo Ondimba, est à même d’organiser une telle rencontre ; lui qui incarne la république, le rassemblement. A ce titre, il a le pouvoir de convoquer tous ceux qui se sentent concernés par les sujets qu’il proposera, en tenant compte des avis de ses adversaires politiques qui ne devraient pas être ses « ennemis » politiques.

Garant des institutions républicaines, le chef de l’Etat a également le pouvoir de f ixer et de conduire l’agenda politique du pays. Il appartient donc à Al i Bongo Ondimba de tout mettre en oeuvre, comme il l’avait fait en avril et mai 2010, lors des rencontres liées à l’introduction de la biométrie dans le corpus électoral de notre pays.

On se souvient qu’à ces occasions, l’ensemble de la classe politique responsable n’avait pas manqué de féliciter le chef de l’Etat pour cette initiative. C’est connu, les hommes qui se parlent ne se font pas la guerre. C’est qu’ont compris, en premier, les militants et cadres de l’Union du peuple gabonais qui, à chaque fois que de besoin, n’ont jamais hésité à aller à la rencontre de la première institution du pays qui, le temps de son mandat, est avant tout le président de tous les Gabonais.

Au cours de ces rencontres, point d’orgueil, d’arrogance, de mépris, d’insulte, d’irrespect. A la place, ça a toujours été le respect mutuel, la compréhension réciproque et la courtoisie. Bref, ceci est donc valable pour tous les acteurs politiques responsables, de quelques bords qu’ils soient car ce n’est qu’à ce prix que les Gabonais iront massivement s’inscrire sur les listes électorales. Ce qui fera d’eux des patriotes ayant chevillé au corps, l’amour pour leur pays.

Si tous ceux qui pensent être populaires ont des ambitions politiques légitimes pour l ’avenir, qui commence avec les élections locales de 2013, ils doivent dès à présent s’approprier de cette question au lieu de tourner en rond et de ne se parler qu’à eux-mêmes. S’agissant des partisans des deux camps, adeptes de la politique de la terre brûlée, il leur est demandé un peu de retenue, un peu de réserve.

Ce n’est pas dans la diatribe, l’invective, l’insulte, le mensonge, l’arrogance, l’hypocrisie, l’ethnisme, le tribalisme, la haine de l’autre, la méfiance voire la violence, que nous construirons ce pays que demain, nous léguerons à nos enfants, à nos descendances. Parce qu’il sait que le Gabon est éternel, le chef de l’Etat a toujours tendu la main à ses adversaires politiques. Il leur appartient à présent de se manifester, non pas pour leurs intérêts personnels, mais pour l’intérêt supérieur de la Nation.

C’est donc par le dialogue et le respect de l’autre qu’il pourrait y avoir un consensus à même de ramener de la sérénité voulue par le peuple gabonais tout entier, au nom duquel et pour lequel chaque camp parle tous les jours que Dieu fait. Homme de dialogue et d’engagement pour son pays, plaise à Ali Bongo Ondimba de déclencher le processus.

 

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