13/09/2012

Gabon: Le Président Ali Bongo Ondimba appel à la rupture dans un discours fondateur pour le Gabon moderne

 

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« Je suis venu vous parler du Gabon (…), cette belle nation que nous devons réapprendre à aimer ». Dans un discours empreint de gravité et de volontarisme, ayant rappelé  les « origines multiples (…), les alliances et les migrations récentes » qui constituent le fondement historique du pays, le chef de l’Etat gabonais appelle à rompre avec les pratiques politiciennes anciennes - celles des arrangements personnels et du tribalisme-, invite à un renouvellement générationnel qui s’accompagnera d’une reformulation du rapport entre le citoyen et son pays, au bénéfice d’une meilleure gouvernance intérieure. Des mots pour l’histoire, un dessein et un destin : la fondation du Gabon moderne. Pour autant, le président de la République ne fait pas mystère d’une inquiétude  devant la menace de voir certains fondamentaux de l’unité nationale bousculés par ceux qui « veulent bafouer les symboles de la République », « envoient des casseurs », expriment leur « aigreur de ne plus être aux affaires ». « J’ai été, je suis et je resterai un homme de dialogue et d’ouverture » affirme-t-il, qui sait ce que veulent les hommes et les femmes du pays : « Que l’Etat construise des routes, des écoles, des hôpitaux ; que l’Etat les aident à accéder à l’emploi, à la propriété ou à un logement décent ». Qui sait également que ses compatriotes « ne veulent plus de l’attentisme, des palabres politiques stériles, des grandes messes inutiles ». « Je refuse cette conception tropicale de la gestion des affaires publiques ».


RUPTURE APRES VINGT ANNEES DE MARCHE A RECULONS

« Aujourd’hui, nous devons opérer une rupture ». Comment être plus clair ? Le chef de l’Etat précise sa pensée : « Rupture avec ce qui n’a pas été bien fait, rupture avec ces vingt dernières années de marche à reculons » : « L’hyper-politisation de notre société a été un frein à son développement ». En d’autres mots, il ne faut pas occulter le « douloureux héritage du consensus tous azimuts ». Ne pas oublier « les interminables joutes » de la Conférence nationale il y a 22 ans, « l’odyssée vers la création des partis politiques à caractère provincial, régional, ethnique et même familial », vue comme « un accès plus évident à la richesse ». Car, martèle-t-il, « être ministre n’est pas une profession » !

Alors que dire, aujourd’hui, du désir de certains d’organiser une conférence souveraine comme « des grandes messes où tout le monde trouve son compte personnel » ? « Ceux qui veulent la conférence aujourd’hui, (…) dans le seul but d’assouvir leur appétit de pouvoir et de positions (…), ce sont les mêmes qui, hier encore, la refusaient (…) parce qu’elle ne servait pas leurs intérêts ».

Souhaitant donner leur chance à de « nouvelles énergies,  à une nouvelle génération », soucieux de faire émerger « d’autres talents » face à ceux qui « veulent rester scellés à leurs postes au risque de bloquer des générations entières », le président Ali Bongo Ondimba dénonce ces comportements passéistes et précise aussitôt : « je ne dialoguerai pas avec des personnes qui  envoient des casseurs dans la rue le jour de l’Assomption », ceux-là même « qui veulent bafouer les symboles de la République en cherchant à occasionner des violences ».


APPEL AU DIALOGUE CONSTRUCTIF ET A LA RESPONSABILITE

Acceptation de l’autre dans sa différence, goût des défis relevés ensemble, politique de la main tendue : le chef de l’Etat est déterminé à rester l’homme du dialogue constructif à l’écoute de « toutes ces énergies, toutes ces intelligences et ces talents (…) à valoriser en autant d’acquis pour notre Nation ». « Je ne laisserai personne remettre en cause notre ‘vivre ensemble’ ». « Je reste disposé à recevoir et à travailler avec tous ceux des compatriotes qui le désirent dans le strict respect des institutions et des lois ». « Je ne redoute pas le dialogue ! » A preuve, cette annonce : « Dans les prochaines semaines je recevrai à nouveau la classe politique et les forces vives de la nation pour parler de la CEMAC, (…) car notre pays assure la présidence de cette organisation sous-régionale ». Associée à la liberté d’opinion, à l’expression des différences pour le bien commun, la responsabilité est une valeur essentielle, individuelle quand elle engage la moralité du citoyen dans son rapport avec la chose publique, politique quand elle détermine le respect des institutions, économique lorsqu’elle fixe les termes moraux de l’échange. « Combien de fois avons-nous fermé les yeux sur un contrat, une convention, un marché, dont nous savions qu’il ne servait pas les intérêts du pays ? »


CONDAMNATION SANS APPEL DU TRIBALISME

Au cœur de son discours devant les deux chambres, le numéro 1 gabonais affirme : « Je consacrerai toute mon énergie pour l’amour de notre pays, à la lutte contre la division, la stigmatisation, la balkanisation, la xénophobie. » Le tribalisme ? « Une forme de racisme (…), un cancer social (…), une bête immonde (…), un poison que certains sont en train d’inoculer dans notre corps social ». « Je demande au parlement d’étudier le cadre législatif nécessaire pour pénaliser le tribalisme (…) ; toute entité, privée ou étatique, politique ou religieuse qui prône et développe des thèses tribalistes, devrait être poursuivie et condamnée par la justice ».

Désormais le temps est venu de tourner la page : celle de « la contestation honteuse, fondée sur le tribalisme ; (…) celle des promotions non pas sur la base du mérite mais sur la seule appartenance ethnique ou tribale ». Tourner aussi la page de la géopolitique, des « baronnies, de la gestion féodales des élites (…), de la volonté de tel ou tel roitelet. » 


PLACE AUX JEUNES, PLACE AUX FEMMES

La refondation du rapport entre le citoyen et le pays appelle des actes décisifs, au tournant de l’histoire sociale du Gabon. « La nation gabonaise c’est la prise en compte effective de toutes ses composantes sociales : ce sont ses hommes, mais aussi ses jeunes et ses femmes qu’il nous faut intégrer dans la gestion des affaires publiques ». Prenant la mesure des attentes des nouvelles générations, conscient encore de la nécessité d’avancer vers une plus juste représentation des femmes dans la vie publique, le président de la République demande au gouvernement et au parlement de « légiférer dans les meilleurs délais afin qu’une place plus importante soit réservée aux femmes et aux jeunes sur les listes de candidatures aux élections locales et au sein des exécutifs locaux ». Une fois encore, le cap est fixé : « Cela implique une répartition équitable que j’envisage à 30% pour les femmes et 30% pour les jeunes âgés de 18 à 35 ans ».


AU TRAVAIL ! LE GABON NOUS REGARDE !

Dans un registre particulièrement volontariste, à la mesure des défis et de sa responsabilité devant l’histoire, le président gabonais lance devant les deux chambres réunies en congrès : « Il faut en finir avec le laxisme, l’attentisme, l’immobilisme et la paresse. Il faut déserter le camp des partisans du moindre effort et passer à l’action. (…) Aucun décret ne fera du Gabon un pays émergent. » « Ayons l’amour de notre pays, (…) car la patrie nous est consubstantielle. ». « Nous ne pouvons pas aimer notre pays à reculons ». « Certains semblent avoir mis un tel acharnement à détruire notre pays, comme s’ils possédaient un pays de rechange ! ». « Le Gabon nous regarde, la jeunesse gabonaise nous regarde ». Cette situation implique des devoirs ; elle engage le corps social et la classe politique à une exigence de vérité : « Combien de fois avons-nous bradé notre patrimoine commun (…), spolié notre pays ? ». Des questions essentielles dont « nul ne veut parler » , mais qu’il faut avoir le courage de soulever, par lucidité. « Nous avons fait Air Gabon et nous l’avons détruit ; nous avons fait le Transgabonais et nous l’avons détruit ; nous avons fait Africa N°1 et nous l’avons détruit ».


UN DEVELOPPEMENT DURABLE

L’action publique se poursuivra avec ténacité afin d’inscrire le Gabon dans un développement durable, en pleine harmonie avec l’environnement, « non pas parce qu’il s’agit d’un sujet à la mode, mais parce que notre pays peut devenir le modèle du continent, voire nous l’espérons un leader mondial dans ce domaine ». Un enjeu moderne de société, un pilier stratégique, le Gabon Vert : « Le développement durable que nous envisageons sera l’exemple de ce qui doit être fait pour que nos compatriotes retrouvent et reprennent possession de leur développement, grâce à la multitude de richesses dont nous disposons et que notre terre nous offre. »


UNE LOI D’ORIENTATION POUR LE GABON DE L’AMBITION

Devenir un pays émergent ne se décrète pas : « Nous ne le deviendrons que si nous le désirons ardemment, et si nous nous mettons résolument au travail ». Tourné vers l’avenir, le chef de l’Etat fonde son action sur la promotion des valeurs fondamentales (intérêt général, travail et patriotisme), sur lesquelles s’édifiera le Gabon moderne, celui de l’émergence et de la mutation d’une économie à faible valeur ajoutée et peu créatrice d’emploi vers une économie diversifiée. Il fixe les axes, indique le cap à suivre et donne le rythme pour les fondements de l’émergence jusqu’en 2016.

·         « L’agenda 2012 du Plan Stratégique Gabon Emergent marque une innovation majeure », avec un souci de synergie maximale : ainsi de ces « huit Plans Nationaux Intégrés (…) déclinés en projets qui permettent de réorienter le fonctionnement de l’administration ». Le président de la République souligne que ce PSGE « n’atteindra sa pleine mesure que si les PME-PMI gabonaises prennent une place plus affirmée dans l’économie ».

·         Le Gabon moderne, c’est encore la réforme budgétaire en cours impliquant des plans de passation de marché, des plans d’engagement et des plans d’ordonnancement ‘service fait’. Ambition avouée : faire migrer les pratiques des administrations vers les principes et bonnes pratiques observées à l’international.

·         C’est aujourd’hui le nouveau Schéma Directeur National d’Infrastructures, « pilier central » incluant la planification ordonnée des projets prioritaires d’infrastructures, en lien avec le secteur privé. Il donnera « une impulsion décisive à la diversification de l’économie, stimulera l’investissement local et étranger direct ».

Les parlementaires sont, à ce stade décisif, placés devant leurs responsabilités : « Je vous demande de vous approprier pleinement le Plan Stratégique Gabon Emergent duquel découle le Schéma Directeur National ; (…) un projet de loi d’orientation vous sera soumis dans les prochaines semaines ; votre responsabilité sera entière si du fait d’une absence de loi certains pans du PSGE venaient à ne pas être exécutés ».

Tel est « le Gabon moderne que je défends » - Ali Bongo Ondimba


FIN

 

 Pour découvrir le Gabon différemment : http://www.gabonexperiences.com



La politique du Gabon Emergent

 

Depuis l’élection du Président Ali Bongo Ondimba en août 2009, le Gabon est entré dans une ère de changement grâce à une ambitieuse politique de réformes. Longtemps dépendant de ses exportations de matières premières, le Gabon est aujourd’hui déterminé à diversifier son économie. La réforme de la gestion de l’environnement au Gabon permettra l’extraction et la transformation des matières premières de manière rationnelle, durable et respectueuses de l’environnement.

Ainsi le Gabon aspire à devenir un pays émergent à l’horizon 2025 grâce à une stratégie de développement durable baptisée Gabon Emergent. Cette stratégie repose sur trois piliers :

 le Gabon Vert pour valoriser durablement le  formidable écosystème gabonais - 22 millions d’hectares de forêt, 1 million d’hectares de terres agricoles exploitables, 13 parcs nationaux, 800 kilomètres de littoral maritime – à travers l’industrie du bois, l’agriculture et l’écotourisme ;
le Gabon Industriel pour promouvoir la valorisation locale des matières premières, l'exportation de produits à forte valeur ajoutée et la diversification de l’économie nationale ;
le Gabon des Services pour valoriser les ressources humaines gabonaises avec l’objectif de devenir une référence régionale dans les services financiers, les nouvelles technologies de l’information, les métiers de l’économie verte, de l’enseignement supérieur et de la santé.

Concrétisation de la politique de réformes et d’ouverture du pays, le Gabon a attiré plus de quatre milliards de dollars d’investissements directs étrangers depuis 2010 dans le cadre de la signature de contrats avec des entreprises américaines, asiatiques et européennes.

Pour plus d’information, merci de visiter www.legabon.org ou contacter www.cocom.rggov.org


 

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