10/09/2012

Gabon: Raphaël Ntoutoume Nkoghe répond a Vincent Hugueux

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Libreville, le 8 septembre 2012

Bonjour M. Hugeux,

Je m'appelle Raphaël Ntoutoume Nkoghe, fils de Justin Ntoutoume Nkoghe. Je ne perdrai pas mon temps à vous dire ce que je fais dans la vie puisque vous le savez mieux que moi-même. Je vais juste user de votre précieux temps pour attirer votre irréprochable attention sur deux points:

- Ce que j'apprécie chez les journalistes Français, c'est leur aptitude à toujours recouper les informations jusqu'auprès du principal sujet de l'information. De retour à La Rochelle, votre confrère Thomas Hofnung de « Libération », qui n'a jamais été tendre avec le régime en place au Gabon, a quand même pris la peine de venir nous rencontrer. Lorsque son papier sortira, même s'il est dur envers nous, j'aurai du mal à le contester car je sais qu'il a agi en professionnel et non en militant.

Sa démarche a procédé de l'honnêteté et de la bonne foi. En professionnel, il n'a pas trié ses sources. J'ai du respect pour ce Monsieur qui ne s’abreuve pas des seuls mensonges et incantations de certains activistes xénophobes et racistes de l’opposition ; qui ne prend pas pour livre de chevet les pages Facebook d’activistes de certains mouvements citoyens hautement tribalisés.

Il faut parfois souffrir d’avoir le recul. J’ai été à La Rochelle, vous non. D’ailleurs, vous n’étiez même pas en France durant toute cette période puisque vous étiez à l’étranger. Vous avez donc écrit sous la dictée de votre source gabonaise. Source dont tout le monde, au Gabon, connait l’exceptionnelle habilité à falsifier les faits et à manipuler la vérité.

A cet effet, le jour où il vous viendra l'envi de parler de La Rochelle, vous pourriez me contacter et on parlera de La Rochelle. Car, je constate que c'est votre nouvelle passion: la « simili-délégation du PDG, qui, munie d’une pseudo-invitation grossièrement bricolée et envoyée depuis le fax de Roland Dumas ».

Apparemment, avec tout ce que la France compte comme journalistes, vous êtes le seul à faire de cette visite le scandale du siècle au point de la placer à l'affiche de l’actualité mondiale. Et comme vous êtes habité par une immortalité certaine, vous ne pouvez donc pas, par la manière vous continuez d’édulcorer les faits, vous empêcher de cracher sur le cercueil du compatriote qui a initié cette affaire et qui est décédé le jour même de l’ouverture des universités d’été du PS. Vous comprendrez alors pourquoi, les mortels que nous sommes, avions opté de ne pas faire grande caisse sur cette affaire qui, en France ne concerne et passionne que vous et votre source de Libreville.

- L'autre aspect que je voulais aborder avec vous est votre promptitude à parler des gens que vous ne connaissez pas. Vous affirmez que « Raphaël Ntoutoume Nkogue, conseiller à la présidence, anime un journal "satirique" fort bienveillant envers le pouvoir ». Déjà, je trouve discourtois et irrespectueux que vous ne prenez pas la peine de bien écrire mon nom.

Ensuite, vous dites que j’anime un journal, ce que vous ne pouvez absolument pas démontrer. Mais je trouve cela tout simplement triste car à chaque fois qu’il m’est arrivé d’écrire sur un pays, c’est que je le connais. Je ne parle que de ce que je connais.

Je ne sais pas si vos sources à Libreville vous l’ont dit, mais il y a une sagesse Fang qui dit ceci : « On n’écoute pas le Mvet de la bouche de celui qui a écouté le récit du conteur. On écoute le Mvet de la bouche même du conteur ». Or, à vous lire, c’est quasiment du Tintin au Gabon.

Toutefois, je reconnais en vous quelqu’un qui a de réels talents. Des talents, certainement de journaliste, mais aussi, et beaucoup plus, de militant.

Vous voulez écrire sur le Gabon ? Je vous invite au Gabon.

 

Raphaël Ntoutoume Nkoghe

Conseiller du Président de la République

 

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