05/08/2012

Gabon: Crise politique ou crise sociale ? NON... CRISE DU VENTRE !

 

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Pour le commun des gabonais, la crise est sociale, et non politique. Elle est sociale pour la simple raison que le pouvoir en place a hérité d’un pays au bord de l’explosion sociale, et non politique.

Qui ne se souvient pas de la démission fracassante de Jean Eyéghé Ndong de la primature, alors que tous les secteurs d’activités étaient en grève ? Qui ne se souvient pas des trêves sociales négociées avec les syndicats ? Qui ne se souvient plus des grèves de la toute-puissante Onep ?

Le pouvoir actuel a donc hérité d’une situation sociale illisible, caractérisée par un désarroi total des populations sur tous les plans. Bien qu’insuffisantes encore, les courageuses réformes entreprises par le nouveau locataire du palais du bord de mer commencent à porter leurs fruits.

C’est le cas des régularisations des situations administratives des agents de l’Etat. C’est le cas aussi de : l’opérationnalité de l’assurance maladie obligatoire (CNAMGS), réhabilitation des structures hospitalières, à l’instar de l’ancien Centre hospitalier de Libreville bref, le pays est en chantier. Ce qui veut dire qu’il y a des emplois qui se créent, certes en nombre insuffisant.

La crise sociale est bien réelle, i l faut l’avouer. Il appartient à l’exécutif de mettre en place les mécanismes appropriés afin de régler définitivement certains problèmes récurrents tels que les délestages sauvages, les pénuries d’eau, les poubelles géantes et à ciel ouvert, la cherté de la vie, l’impunité etc . , autant de dossiers laissés en l’état par ceux-là même qui crient aujourd’hui au loup !

La crise politique, disons-le tout net, est une invention sortie tout droit des cerveaux embrumés des professionnels du ridicule, comme nous les nommerons désormais car ils ne sont pas des opposants, au sens noble du terme.

En effet, ces messieurs qui ont connu des fortunes diverses lors de l’élection présidentielle d’août 2009, continuent à faire croire à leurs ouailles qu’ils auraient remporté cette compétition, alors qu’il n’en a jamais rien été.

Dans ce cas, que peuvent revendiquer par exemple Jean Eyéghé Ndong, Zacharie Myboto ou Casimir Oyé Mba qui, chacun, avaient jeté l’éponge avant l’heure ?

Comme tout le monde le sait, le premier a quitté la course pendant la campagne. Le second a obtenu un score à faire rigoler des enfants de la petite section à la maternelle (4%), tandis que le troisième avait attendu le dernier moment pour se déclarer non partant. De vrais foudres de guerre !

Le cas André Mba Obame est celui d’un enfant gâté, vivant toujours aux frais de la princesse. Ange Noir ne revendique même pas une victoire électorale, il revendique un retour triomphal au gouvernement. Ce qui serait pour lui une bien grande consolation.

Tel un bébé qu’on console avec un bonbon ou du lait sucré pour qu’il arrête de pleurer, André Mba Obame apparaît de plus en plus comme le principal soutien à la politique de « son frère », Ali Bongo, Ondimba. Et cela, de plus en plus de compatriotes en sont convaincus ! Il suffit de regarder dans quelles conditions il a quitté le Gabon pour s’en convaincre. A l’époque, le gouvernement avait parlé de « raisons humanitaires »(sic).

Non, Mba Obame n’est pas un homme politique, il est simplement un cas social qui sera examiné avec diligence. Sa place est depuis longtemps réservée et gardée au chaud, et il le sait. Vous remarquerez d’ailleurs qu’il ne critique presque jamais son « frère Ali », tout comme son « frère Ali » ne le critique presque jamais.

Mais, Ange Noir est coincé, dos au mur, face à ses propres troupes et à ses propres turpitudes. Pour parler comme au quartier, « il a trop parlé pendant la campagne, il a trop parlé après la campagne ». Cela, en fanatisant plusieurs parents, amis et connaissances, c’est-à-dire « la communauté ».

Résultat des courses, alors qu’il souhaite maintenant changer de trottoir pour aller rejoindre « son frère », le voilà qui a peur de se faire lyncher pour « haute trahison ». Voilà pourquoi il cherche une porte de sortie honorable.

Mais comme tout bon professionnel du ridicule, il se trouve à court d’idée spectaculaire, susceptible d’obtenir l ’adhésion de l’opinion publique. Ainsi coincé, on voit défiler dans sa tête tous types de projets, à commencer par sa pitoyable prestation de serment du 25 janvier 2011, en qualité de « président de la république » pour ensuite aller se constituer prisonnier au PNUD. Puis, il expérimente la ville morte, sans succès.

Avant de toucher le fond lorsqu’il s’est essayé au boycott de la visite officielle du président gabonais en France. Echec et mat !

On comprend pourquoi, usé, il vient de sortir sa dernière botte secrète : la tenue d’une conférence nationale souveraine. L’idée ayant été rejetée par le pouvoir, le voici qui annonce son retour triomphal au bercail ; un bercail qu’il souhaite tout de même mettre à feu et à sang. Sacré personnage !

Redevenons sérieux : le contentieux électoral né de l’élection du 30 août 2009 a été vidé au terme d’un processus qui s’était étalé sur un mois. Depuis, la communauté internationale a reconnu la crédibilité du scrutin, ainsi que la légitimité du candidat déclaré vainqueur.

Depuis, toutes les institutions constitutionnelles sont en place, et elles fonctionnent. D’où vient alors cette crise politique brandie par nos professionnels du ridicule ?

Pour notre part, nous souhaitons que le président de la république, en sa qualité de première institution du pays, renoue avec le dialogue et qu’il accorde une oreille attentive aux forces vives de la nation, comme il l’avait fait en 2010.

Et si les professionnels du ridicule tiennent vraiment à leur conférence nationale, comme l’a dit le Premier ministre Raymond Ndong Sima, ils savent à quelle porte frapper pour adresser leur demande. Qu’ils n’aient pas honte de la faire car, après tout, Ali Bongo Ondimba n’est-il pas aussi leur président ?

 

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